L’année 2020 n’a pas été une année comme les autres pour la Formule 1.  Un petit miracle que d’avoir organisé 17 courses en moins de 6 mois, dans un contexte de pandémie mondiale. La F1 a oscillé mais a tenu le cap. Il est à prévoir qu’il y aura peut-être des conséquences à long terme par contre.  Mais l’essentiel de la saison a été sauvé avec un vrai championnat, les signatures d’accords et la F1 a entériné le plafond budgétaire, pour probablement sécuriser l’avenir incertain de la série.

C’est paradoxal, alors que l’issue du championnat n’a jamais été mise en doute et que les titres ont été obtenus sans réelle adversité, le spectacle en piste a été généralement de qualité.  Nous avons eu droit à quelques courses sans couleurs (Abou Dhabi, Russie) mais rares ont été les courses endormantes.  Finale de course sur la jante à Silverstone, vainqueurs surprises et rebondissements à Monza et Sakhir, moments de courage et course folle au Mugello, batailles turques sous le déluge, les courses ont été animées d’un bout à l’autre de la saison.

Deux belles surprises avec les résonnantes victoires de Pierre Gasly et Sergio Perez. Le choc de l’accident de Romain Grosjean restera aussi dans nos mémoires. Il va sans dire que le retour des pistes comme Imola et le Nürburgring, avec des tracés étroits qui ne pardonnent pas, et les superbes nouveautés comme le Mugello et Portimao ont apporté de la fraîcheur et une discipline de pilotage. Le retour au premier plan de l’Europe dans le calendrier a rapproché la F1 de ses racines.

Derrière la domination terrassante de Mercedes, la bagarre a été cuisante dans le peloton entre McLaren, Racing Point, Renault, quelques fois Alpha Tauri et rarement Ferrari, pour amener un peu de suspense au championnat. Les forces se sont tassées derrière Mercedes, comme en certifient les bagarres au millième en qualification et le combat jusqu’à la fin pour la 3e place des constructeurs.

Bien sûr on ne peut que déplorer le fossé encore trop grand séparant Mercedes du reste du peloton, malgré les efforts de Red Bull, avec Verstappen, mais qui laisse présager de belles perspectives pour 2021.

En 2021 je pense que Max Verstappen pourrait remporter son premier championnat.  Et nous aurons assurément de belles surprises venant de Daniel Riccardo.

Lance Stroll et Racing Point

L’écurie Racing Point aura coloré cette saison en piste avec de belles performances mais peu de résultats, mais aussi hors piste avec la polémique sur sa ressemblance déconcertante avec la Mercedes. En utilisant le concept de transfert de technologie, Racing Point a pu présenter une « Mercedes Rose ». Avec une première victoire et une présence permanente en tête de peloton. Il restera un petit goût amer, celui d’une 3e place perdue suite à une accumulation de contrariétés : les points retirés de Styrie, les problèmes de fiabilité, les erreurs stratégiques parfois maladroites, les deux pilotes testés positif à la Covid. L’écurie peut toutefois voir l’avenir avec espoir, alors qu’elle s’apprête à entamer une nouvelle ère sous le signe Aston Martin.

Lance Stroll peut être fier de sa saison, qui a contribué, je l’espère, à lui enlever cette étiquette de « fils à papa ». Le départ de Perez peut difficilement dissimuler son statut de protégé au sein de l’écurie du paternel, mais il serait injuste de ne pas reconnaître les progrès et les efforts de Lance au cours de cette saison. Une première pole et un superbe début de course en Turquie, deux podiums, c’est plus que prometteur. Toutefois Stroll subit un 10-4 en qualifications et montre encore des irrégularités, avec des courses sans résultats et des performances fluctuantes. 2021 sera sans aucun doute l’épreuve ultime face à Vettel.  Je suis certain que Lance saura s’en tirer avec brio.

Je souhaite une bonne saison 2021 à tous les pilotes et les équipes de toute discipline et je souhaite que nous puissions être nombreux à pouvoir se réunir prochainement pour apprécier vos performances.