J’ai eu la chance de vivre de près les essais qui allaient amener Jacques Villeneuve à remporter l’édition 1995. À l’époque j’avais des essais en Indy Light sur le circuit de Putnam à quelques dizaines de kilomètres de l’Indiana Speedway. C’est à ce moment que j’ai réalisé l’ampleur de cette épreuve qui a marqué l’histoire du sport automobile.

De voir la préparation de plusieurs semaines dans Gazoline Alley et visiter le musée qui est très spectaculaire m’a vraiment séduit. Oui l’Indy 500 c’est aussi des traditions du style de qualification, de la chanson de l’État d’Indiana, des parades, de lait et une bourse spectaculaire, mais le risque est très élevé.

Le premier point que je me souviens à propos d’Indianapolis c’est quand, une semaine après la mort de Gilles Villeneuve sur le circuit de Zolder, Gordon Smiley s’écrasait sur le mur d’Indianapolis et y trouva la mort sur le coup. À cette époque où l’internet n’existait pas, nous nous intéressions presque uniquement à la F1 et les médias de chez nous n’en parlaient presque pas. C’est à ce moment que j’ai réalisé l’extrême des 500 miles. Une qualification à près de 400 km/h et une course à plus de 300 km/h de moyenne. Plus de deux heures où la psychologie et la mécanique sont poussées à l’extrême devant près de 350 000 spectateurs.

Depuis 1911 sur un anneau de briques les victoires spectaculaires des Jim Clark, Mario Andretti, Graham Hill qui est d’ailleurs le seul à avoir remporté la triple couronne soient Monaco, Le Mans et Indy 500 en 1966 et Jacques Villeneuve en 1995, est sans contredit pour plusieurs, la victoire la plus surprenante alors qu’il avait eu à combler un retard d’un tour.

Tous les vainqueurs ont une histoire incroyable à raconter. Et pour les constructeurs, de construire un moteur capable de résister à ce défi est un rêve.

Il n’y a pas juste comme pilote que le Canada à bien performé aux 500 miles.

Alors qu’elle roulait en tête de l’édition 1968, la Lotus 56 utilisait la turbine PT6 de Pratt & Whitney Canada. Avec son dispositif à quatre roues motrices, Joe Leonard, a bien failli gagner. Malheureusement, sa pompe à carburant a cassé à neuf tours de l’arrivée.

Pour un constructeur c’est un grand rêve et un défi incroyable. Qui sait peut-être verrons-nous un jour une monoplace munie d’un moteur électrique, ce jour-là, même les écologistes les plus avertis seront à même de constater l’importance des 500 miles dans l’évolution du sport automobile.