Née en 1926 à Naples, l’Italienne Maria Teresa de Filippis fut la première femme à prendre le départ d’un Grand Prix de Formule 1.

Il reste assez surprenant que de Filippis ait couru en sport automobile dans les années 1940 et 1950, à une époque où l’aspect patriarcal de notre société occidentale était beaucoup plus prononcé qu’aujourd’hui. Or, dès ses débuts, Maria s’est confrontée aux plus grands.

Elle a fait sa première course en 1948.  À sa deuxième course, elle a remporté la catégorie au volant d’une FIAT Topolino. Et elle a couru contre le plus grand pilote italien de tous les temps, Tazio Nuvolari, qui disputait sa toute dernière course.

Bien sûr il y avait des préjugés, du genre, qu’est-ce que cette femme fait là? Mais entre 1949 et 1953, Maria Teresa de Filippis a remporté un certain nombre de victoires avec une voiture de sport, la Fiat Giannini.

De Filippis a réalisé de belles performances. Une deuxième place au championnat italien de voitures de sport, en 1954, lui a permis d’obtenir un baquet d’usine chez Maserati pour 1955, et elle s’est classée deuxième d’une course de voitures de sport en lever de rideau du Grand Prix de Naples 1956.

En parallèle, de Filippis a également participé à des courses légendaires telles que la Targa Florio et la Mille Miglia. À 1958, elle était déjà bien établie en sport automobile, on l’appelait la ‘pilotina’ « littéralement la petite pilote.

Juan Manuel Fangio, était le mentor de la Napolitaine. Il l’a littéralement pris sous son aile.

À quelques tours des points en F1

C’est donc en 1958 que l’on a retrouvé de Filippis en Formule 1, mais ses résultats n’ont malheureusement pas été à la hauteur. Non-qualifiée lors des Grands Prix de Monaco 1958 et 1959, l’Italienne a disputé les Grands Prix de Belgique, du Portugal et d’Italie en 1958, sans réussite toutefois.

À Monza notamment, elle était en cinquième place à quelques tours de l’arrivée, bien partie pour marquer deux points à domicile, lorsque sa monoplace lui a fait défaut.  De Filippis a cependant obtenu cette cinquième place lors d’une épreuve hors-championnat, le Grand Prix de Syracuse.

Évidemment, être une femme dans ce sport d’hommes n’était pas facile. Tandis que de Filippis n’a pas subi un sexisme constant, elle a tout de même rencontré des situations désagréables.

Cependant, l’aspect le plus difficile à supporter pour de Filippis, dans cette ère de la Formule 1, n’était pas l’inégalité entre hommes et femmes, mais bien la sécurité et les nombreux morts en course, si bien qu’elle a fini par mettre un terme à sa carrière de pilote. Elle a perdu deux de ses amis les plus proches, en 1958, Luigi Musso a été tué dans un accident à Reims, et en 1959, elle a perdu Jean Behra.

Fort heureusement, les temps ont changé, et en cinquante ans, la sécurité s’est grandement améliorée, que ce soit en Formule 1 ou dans d’autres sports mécaniques.

Jusqu’à son décès en 2016, de Filippis n’attend qu’une chose : de voir une femme s’illustrer dans la catégorie reine du sport automobile.  Et pour cause : « Les femmes sont capables de faire tout ce que font les hommes! » déclarait-elle en entrevue quelques mois avant son décès.  Souhaitons que son rêve soit réalisé dans les années à venir!